Maintenant que vous avez fait un survol de la Loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario et des Normes d’accessibilité pour les services à la clientèle, voyons comment elles s’appliquent à votre travail.
Voici quelques situations qui pourraient se produire dans le cadre normal d’un campus : la salle de classe, le bureau et les installations du campus. Prenez quelques minutes pour y réfléchir et penser à ce que vous feriez, compte tenu de votre rôle et de vos responsabilités.
En salle de classe
Le professeur Thomas Labelle, un environnementaliste bien connu, doit présenter une conférence sur le campus. Environ une semaine et demie avant l’événement, les organisateurs lui envoient un courriel lui demandant une copie de sa présentation en PowerPoint, dans un dossier régulier et une version textuelle.
Bien que le professeur Labelle aime se préparer d’avance pour sa conférence, il aime aussi revoir sa présentation la veille afin d’y apporter des retouches de dernière minute. C’est ce qu’il explique aux organisateurs dans sa réponse. Les organisateurs lui indiquent qu’un des participants est une personne handicapée et qu’ils ont besoin de sa présentation pour répondre à la demande de la personne de recevoir le matériel de présentation en un média substitut.
Le professeur révise sa présentation une dernière fois et en envoie une copie aux organisateurs.
Au bureau
Nous sommes à la mi-septembre et un comité interuniversitaire s’assemble pour sa première réunion de l’année.
À l’arrivée des membres du comité, un membre d’une autre université s’approche de la présidente du comité et lui donne un microphone et un émetteur en lui demandant d’attacher le microphone à sa boutonnière. Bien que ces personnes aient fait partie du comité l’an dernier, c’est la première fois qu’un des membres demande à la présidente d’utiliser un système de modulation des fréquences (FM). En prenant le microphone et l’émetteur, elle pose au participant la question suivante : « Je vous ai déjà rencontré à l’occasion d’autres réunions mais vous n’avez jamais utilisé un de ces appareils. Quel est votre niveau de surdité? »
Le membre de comité invité est un client de l’université-hôte. À titre d’employée de l’université et de fournisseur de services, la présidente du comité devrait se rappeler que, même s’il est naturel d’avoir une certaine curiosité à l’égard des personnes handicapées, plusieurs d’entre elles n’apprécient pas être questionnées au sujet de leur handicap ou de leur utilisation d’appareils fonctionnels.
Si la personne handicapée fournit spontanément l’information et vous invite à lui poser des questions, vous pouvez aller de l’avant. Cependant, si on vous demande d’utiliser un appareil fonctionnel, vous devriez respecter la dignité de la personne et la confidentialité de ses renseignements personnels, et éviter de faire des commentaires ou de poser des questions sur le handicap de la personne.
Dans les installations du campus
Chaque année, les étudiants, le personnel administratif et le corps professoral montent une production très réussie de l’Avare de Molière. Brigitte, une adjointe administrative au Département de biologie et qui est une personne malentendante, attend le spectacle avec impatience. En achetant son billet la veille de la présentation, Brigitte a demandé à l’étudiante préposée à la billetterie si un système de modulation des fréquences (FM) a été prévu pour l’événement. L’étudiante a répondu qu’elle l’ignorait et que le groupe n’y avait pas pensé. Elle indique à Brigitte qu’elle se renseignera et assurera un suivi.
Le soir du spectacle, Brigitte n’a toujours pas eu de nouvelles de la part des organisateurs. Elle décide d’apporter son propre système et se présente bien avant la levée du rideau. Pendant que la salle se remplit rapidement, elle discute avec un technicien en audio-visuel et, comme il n’y a pas d’autre système FM disponible, elle demande d’utiliser son propre système. Pour que le système de Brigitte fonctionne avec le matériel audio, il faut faire des essais et Brigitte aide le technicien.
Bien que le système ait finalement bien fonctionné et que Brigitte ait pu profiter du spectacle, elle a tout de même été contrariée parce que les planificateurs de la soirée ne se sont pas occupés de sa demande et que les essais du matériel devant autant de gens l’ont embarrassée.
Il est souvent impossible de savoir qui, parmi notre clientèle, est atteint de handicap. Il faut donc réfléchir d’avance à l’accessibilité. Les planificateurs auraient dû prévoir des besoins d’accessibilité quelconques et planifier en conséquence. Ils auraient dû demander aux spectateurs de les informer de tout besoin d’accessibilité particulier et agir en conséquence et en temps opportun.
Ressources | Carte | Précédent | Suivant |